L’Adriatique a encore des secrets à me dévoiler. Pour nombre de gens, du reste, elle est encore largement méconnue. Pourtant, lorsqu’on évoque Venise, Ancône, Pescara, du côté italien, et Split ou Dubrovnik de la péninsule balkanique, les voyageurs savent qu’elle est une sorte de golfe très, très allongé. Un golfe fermé au nord par Venise, Trieste et… Adria! Adria est une ancienne cité étrusque à qui, du reste, elle doit son nom. De la civilisation étrusque, on ne sait pratiquement rien. Des petites îles de l’Adriatique (qui en compte tout de même plus de 1300), on ne sait pas grand-chose non plus. Sinon qu’elles sont sises pour la plupart près de la côte croate.

Arrivée à Dubrovnik

Zoran, le chauffeur de taxi qui nous accueille à l’aéroport de Dubrovnik, nous souhaite la bienvenue dans le plus beau coin des Balkans. En effet, en arrivant à proximité de Dubrovnik, on a une vue plongeante sur l’Adriatique et les petites îles. J’y suis pourtant allé plusieurs fois. Cette beauté maritime sait chaque fois m’émouvoir. Quelle merveille! Tant de souvenirs de voyage.

Le Stradun à Dubrovnik
Le Stradun, rue commerçante et touristique de Dubrovnik.

Nous avons réservé un studio en pleine vieille ville. Il nous suffit de descendre cette ruelle pour nous trouver sur le Stradun. Nous aurions certes pu arriver largement à temps par avion un jour plus tard, mais nous aimons nous donner un jour de plus, nous irons donc passer notre soirée en bord de mer où nous dénichons un agréable petit restaurant qui nous sert un riz-marinière.

Durant l’été, au sein de l’artère principale de la ville le Stradun, la foule est telle qu’une grande partie de la population, à l’instar de celle de Venise, Rome ou Barcelone, manifeste sa désapprobation face à l’invasion de la vieille ville par le tourisme de masse. Mais ne croyez pas que le nombre impressionnant de visiteurs ne provienne que des paquebots de croisières.

Une histoire chargée d’émotions

«Notre guerre d’indépendance a été terrible jusqu’à ce que la Yougoslavie disparaisse comme État.»

Je transcris sur mon ordi la conversation de hier avec Bojana. C’est une jeune historienne d’une bonne trentaine d’années, parlant bien le français et dont nous avons fait la connaissance.

«J’étais un bébé à la montée des nationalismes. J’avais 6 ans lorsque le mur de Berlin est tombé. J’étais une enfant de 8 ans terrifiée par les bombardements en 1991. Notre guerre d’indépendance a été terrible jusqu’à ce que la Yougoslavie disparaisse comme État.»

Pendant qu’elle se remémore ses misères d’antan presque la larme à l’œil, tellement ses émotions sont encore à vif, nous contemplons les murailles et bâtiments en front de mer.

«On ne dirait pourtant pas que Dubrovnik a tant souffert» lui dis-je en me rendant tout de suite compte de ma bévue. «Oh, Monsieur, vous ne pouvez juste pas vous rendre compte. Toutes ces ruelles-là ont été bombardées et les bâtiments de l’époque presque complètement détruits. Dubrovnik a été reconstruite grâce aux aides internationales. Elle est maintenant inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco».

Cap sur les îles du nord en navire de croisière

Il faudrait bien davantage de pages et d’illustrations pour vanter tous les charmes des îles et des régions visitées en à peine une semaine.

Dans l’ensemble, Mljet fut notre coup de cœur : c’est la plus boisée des îles croates, sinon de toute l’Adriatique.  La végétation de l’île est luxuriante et ses forêts s’étendent jusqu’à la mer. Son littoral est magnifiquement échancré, jugez plutôt.

L’îlot Sainte-Marie, une pure merveille

En français, on l’appelle l’îlot Sainte-Marie sur lequel se trouve un petit joyau de l’architecture romane d’inspiration italienne. Pas étonnant du reste, puisque ce sont des moines bénédictins venant des Pouilles qui s’y établirent au XIIe siècle.

Le vitrail ci-contre est de toute beauté :

Le vitrail magnifique d'une église croate.
Il est intéressant de contempler le symbolisme de ce vitrail lumineux ©Croisimer International 2019


Nous mettons le cap sur Korcula. Sixième par sa taille, est aussi une île très verdoyante de Croatie. Mais elle est plus montagneuse que les autres, avec des forêts de pins couvrant presque 60 % de sa superficie. Avec des vignes presque infinies, tellement sont-elles nombreuses.

Vue depuis l’Est de Korkula. Les vedettes relient Korkula vers d’autres îles de Croatie.
Vue depuis l’Est de Korkula. Les vedettes relient Korkula vers d’autres îles de Croatie. ©Croisimer International 2019

Plaisirs des papilles gustatives

Parler de vignes, c’est évoquer le plaisir des papilles gustatives. La Croatie produit de nombreux vins blanc, rosés et rouges qui se sont fait connaître au-delà des frontières et dont les meilleurs sont justement servis à bord. Le Sladic est un vin blanc, le Tomac et le Grabovac, des cépages rouges issus du Plavac mali qui donne des vins de grande qualité. Les Croates appellent cette variété de raisin autochtone petit bleu. Il a une peau épaisse qui fournit un jus très sucré.

Vous parler de tous ceux que nous avons eu le bonheur de goûter à bord serait fastidieux, mais je vous laisse volontiers consulter un site web qui vous donnera bien plus de détails.

Bien que je consomme assez peu d’alcool, je vous dis tout mon plaisir de déguster à table, au repas du soir, les crus indigènes que l’on nous propose. La cuisine à bord de notre beau navire de croisière est savoureuse, succulente. Le plaisir gastronomique à bord est d’autant plus agréable que le restaurant dégage une ambiance feutrée.

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